Constellation
de la VIERGE
L’une des constellations les plus anciennes du Zodiaque, la Vierge tire probablement son origine de la position de l’équinoxe d'automne dans l'antiquité, le Soleil se trouvant jadis dans cette portion du ciel lors de l’équinoxe d'automne, le lever héliaque de Spica (α Virginis) correspondant à peu près à la période des semailles et celui de Vindemiatrix (ε Vir) à celui des vendanges. En revanche, le personnage que représente originellement la constellation n’est pas connu et quasiment toutes les grandes déesses de l’Antiquité y furent liées, telles Aset (Isis), Déméter, Perséphone, Cybèle, Artémis, Athéna, etc.
L'association la plus classique est celle du mythe grec de la déesse de la Justice, Astrée (fusionnant avec sa demi-sœur Artémis), fille de Zeus et de Thémis, qui a quitté la Terre par dégoût de la grossièreté des hommes. La Vierge est depuis lors quasiment toujours dessinée portant la Balance, ainsi qu’un épi de blé.
Constellation de la Vierge dans le Johannis Hevelii prodromus astronomiae (également connu sous le nom d'Uranographia) par Johannes Hévélius. 1690.
Photographie de la constellation par Akira Fujii (@David malin)
Superposition UAI Jean-Brice Gayet
La Vierge est une constellation du zodiaque traversée par le Soleil du 16 septembre au 30 octobre. Dans l'ordre du zodiaque, elle se situe entre le Lion à l'ouest et la Balance à l'est. C’est une constellation immense (la deuxième du ciel en taille, après l’Hydre) et extrêmement ancienne, étant déjà identifiée par Ptolémée dans l’Almageste. Elle contient le point d'équinoxe d'automne, qui se trouve à proximité de l'étoile Beta Virginis ; c'est l'un des deux points du ciel (l'autre étant dans la constellation des Poissons) où l'équateur céleste croise l'écliptique.
Dans le MUL.APIN babylonien (datant environ du 10ème siècle avant JC), une partie de cette constellation était connue sous le nom de « Sillon », représentant la déesse Shala et son épi. Spica conserve cette tradition, mot latin signifiant « épi de grain », l'un des produits majeurs des labours mésopotamiens. Pour cette raison, la constellation est devenue associée à la fertilité. La constellation de la Vierge décrite dans Hipparque correspond à deux constellations babyloniennes : le « Sillon » dans la partie Est de la Vierge et la « Palme d'Erua » dans sa portion Ouest. La Palme d'Erua était représentée comme une déesse tenant une feuille de palmier - un motif qui apparut occasionnellement dans des représentations beaucoup plus tardives de la Vierge.
Les limites de la Vierge dans l'Atlas du Ciel 2000.0 de Tirion
Mythologie
Dicé
La constellation de la Vierge est généralement associée à Dicé, ou Diké (en grec ancien Δίκη / Dikê), une divinité de la mythologie grecque, personnifiant la Justice humaine dans ses aspects moraux et pénaux. C'est dans le climat philosophique d'Athènes au Ve siècle av. J.-C. que Dikê put être personnifiée comme la déesse de la Justice morale. Elle est l'une des trois Heures mentionnées par Hésiode, filles de Zeus et de Thémis, ses deux sœurs étant Eunomie (la justice humaine dans son aspect légal, c'est-à-dire la Loi et l'Ordre) et Eiréné (la Paix). Elle fut ensuite comparée, par les Romains, à Astrée. Les Heures étaient des personnages des mythologies grecque et romaine et avaient des temples à Corinthe, à Athènes, à Olympie, etc. On célébrait en leur honneur des fêtes appelées Horées, dans lesquelles on demandait la prospérité des biens de la Terre. Les Grecs n'admettaient que trois Heures (Eunomie, Dicé et Irène) mais les Romains compteront ensuite douze Heures qui représenteront les douze mois de l’année.
Dans la mythologie grecque, Dicé vécut à l'âge d'or de l'humanité. Elle est née mortelle et placée sur Terre pour régner sur la justice humaine. L'âge d'or était marqué par la prospérité et la paix, le printemps éternel et les humains ne connaissant pas la vieillesse. Puis Zeus accomplit l'ancienne prophétie et renversa son père, et advint le début de l'âge d'argent, qui n'était pas aussi prospère. Zeus introduisit les quatre saisons et les humains n'honoraient plus les dieux comme ils le faisaient auparavant. Dicé a prononcé un discours devant toute les humains, les mettant en garde contre les dangers de laisser derrière eux les idéaux de leurs prédécesseurs et leur prédit que le pire serait encore à venir. Puis elle s'est envolée vers les montagnes, tournant le dos aux humains. Lorsque les âges du bronze et du fer sont arrivés et que les humains ont commencé à se battre entre eux, Dicé a définitivement quitté la Terre et s'est envolée vers les cieux.
La Dikê, née du miracle grec, est (au-delà de la déesse heuristique) un concept phénoménologique de la justice qui a alimenté la philosophie théorique du XXe siècle. Née à l'aube de la pensée occidentale, des présocratiques tels que Parménide et Platon, l'ontologie est cette branche de la philosophie largement développée par Heidegger dès 1927. L'ontologie dans son sens le plus général s'interroge sur la signification du mot « être ». « Qu'est-ce que l'être ? », est une question considérée comme inaugurale, c'est-à-dire première dans le temps et première dans l'ordre de la connaissance. Elle déborde très largement le strict cadre de la métaphysique qui, née chez Aristote, étudie les différentes modalités et propriétés de l'être (ne posant déjà plus de problème en soi), avec quoi on a tendance à la confondre. Il faut également distinguer l'ontologie en tant que telle de l'ousiologie, laquelle est la science de l'être entendu en tant qu'essence. L’ontologie conditionne un retour radical à l'aurore métaphysique antique dont Nietzsche avait été le précurseur. Ainsi, Heidegger explicite la Dikê dans Être et Temps d'un point de vue ontologique en la définissant ainsi : « La Dikê désigne la fatalité qui dispose et enchaîne essentiellement tout étant. En tant que tel, le savoir concernant la Dikê ainsi que les lois de la fatalité de l’Être de l’étant, constituent la philosophie même ».
Déméter
L'astronomie grecque a aussi associé la constellation babylonienne avec Déméter, la déesse de l'agriculture et des moissons et les Romains à leurs déesses Cérès et Astrée, tenant la balance de la justice dans sa main (qui est maintenant la constellation distincte de la Balance).
La Vierge, vue par l'astronome allemand Johann Elert Bode (1747-1826) en 1801. Sur 20 grandes gravures sur cuivre Bode a inclus plus de 17 000 étoiles, bien plus que n'importe quel atlas précédent. Il y a représenté plus de 100 constellations, contre 88 officiellement reconnues aujourd'hui. Certains qui sont apparus dans cet atlas pour la première fois, mais qui ne sont pas officiellement reconnus aujourd'hui, comprennent le chat, la presse à imprimer, le ballon Montgolfier et le générateur électrique (constellations alors récemment inventées par Hevelius et Lacaille). Bode avait également inclus 2 500 « nébuleuses », cataloguées par William Herschel.
Érigone
Un mythe grec plus tardif identifie quant à lui la Vierge à Érigone. Dans la mythologie grecque, Érigone ou Èrigonè (Ἠριγόνη) est la fille de l'Athénien Icarios, qui avait introduit dans ses États le culte de Dionysos ; elle fut aimée du dieu qui, pour la séduire, se transforma en grappe de raisin. Le dieu lui enseigna ainsi l'art de la culture de la vigne. Un jour, inquiète de ne pas voir son père rentrer, elle partit en compagnie de sa fidèle chienne Maera pour le retrouver. Celle-ci conduisit Érigone au corps de son père, massacré par des bergers ivres persuadés que ce dernier les avait empoisonnés et l'enterrèrent sous un arbre. Les deux en furent si désespérées qu'Érigone se pendit au-dessus de la tombe et Maera sauta du haut d'une falaise. Dyonisos, furieux, lança une malédiction sur les terres, conduisant toutes les jeunes filles d'Athènes, prises de folies, à se pendre à leur tour. La colère du dieu ne se calma que lorsqu’un culte à Icarios et Érigone fût instauré. Selon les versions du mythe, tantôt Dionysos aurait catastérisé le père et la fille dans les étoiles en Bouvier et en Vierge, tantôt ce serait Zeus, pour récompenser sa piété filiale, qui plaça Erigone et Icarios dans le ciel sous la forme des constellations de la Vierge et du Bouvier, et Maera sous la forme de l'étoile de Procyon, qu'il plaça dans la constellation du Petit chien.
Pour célébrer Icarios, Érigone et Maera, un festival appelé festival d'Aiora (de « balancer ») fut instauré à Athènes. Pendant ce festival, des petites images étaient pendues aux arbres (oscilla en latin) et des petites offrandes de fruits étaient faites. On peut inverser l'histoire et penser que le mythe d'Érigone peut avoir eu pour but d'expliquer l'origine de cette pratique cultuelle.
Une autre figure associée à la constellation de la Vierge était Perséphone, la déesse du printemps, la fille de Zeus et de Déméter, épouse d’Hadès et qui résidait dans le Monde Sous-terrain pendant l'été.
Dans le Poeticon Astronomicon d’Hyginus (1er siècle avant JC), la Vierge serait Parthénos (Παρθένος, adjectif signifiant Vierge en grec ancien), fille d'Apollon et de Chrysothemis, qui mourut jeune fille et fut placée parmi les étoiles comme constellation. Diodore de Sicile a un récit alternatif, où Parthenos et ses soeurs (Hémithéa et Rhœo, les filles de Staphylus et de Chrysothémis) étaient chargés de surveiller les vignes de leur père. Les jeunes filles s'étant endormies au lieu d'exercer une surveillance active, s'aperçurent en se réveillant des terribles dégâts commis par un troupeau de porcs. Tremblantes, et redoutant la colère de leur père, elles se précipitèrent aussitôt d'une falaise dans la mer. Mais Apollon, qui aimait Rhœo, les sauva de la mort et les éleva au rang de divinités. Parthénos fut adorée à Bubaste, tandis que Molpadie reçut les hommages des habitants de Castabe en Thrace.
Au Moyen Âge, la Vierge était bien sûr parfois associée à la Vierge Marie.
Photographie de la constellation par Akira Fujii (@David malin)
Traitement UAI Jean-Brice Gayet
" Virgo". Planche XVIII, A Celestial Atlas comprenant une série de trente cartes illustrées par une description scientifique de leur contenu et accompagnées de catalogues d'étoiles et d'exercices astronomiques. Alexander Jamieson. 1822
Les Etoiles de la Vierge
Spica
α Virginis est l'objet le plus brillant dans la constellation et l'une des 20 étoiles les plus brillantes du ciel nocturne. Sa parallaxe donne une distance de 250 ± 10 années-lumière. C'est une binaire spectroscopique et une variable ellipsoïdale rotative ; un système dont les deux étoiles sont si proches l'une de l'autre qu'elles sont ovoïdes plutôt que sphériques et ne peuvent être séparées que par leur spectre. Le composant primaire est une géante bleue variable de type Beta Cephei.
Spica, avec Arcturus et Denebola ou Regulus selon la source, forme l'astérisme du Triangle de Printemps, et par extension, fait également partie du Grand Diamant avec l'étoile Cor Caroli.
Son nom est dérivé du latin spica virginis « l'épi de grain [de blé] de la vierge ». Johann Bayer lui a donné le nom d'Arista. Ses autres noms traditionnels sont Azimech, une translittération de l' arabe السماك الأعزل al-Simak al-'a'zal « le Simak non armé » (Simak étant de signification inconnue) ; Alarph, de l’arabe pour « vendangeur » ou « glaneuse », et Sumbalet ( Sombalet , Sembalet et variantes), de l' arabe سنبلة Sunbulah « épi ».
Le nom chinois de Spica est 角 宿 一 (Jiǎo Xiù yī), « la Première Etoile de la Corne » ), 角 宿( Jiǎo Xiù, « la Corne » ), étant l’astérisme composé de Spica et de ζ Virginis.
Il est possible que Spica soit l'étoile qui a permis à Hipparque de découvrir la précession des équinoxes. Un temple de Thèbes dédié à Menat (devenue plus tard la déesse Hathor) était aligné sur Spica lorsqu’il fut construit en 3200 avant JC mais, au fil du temps, la précession a lentement mais sensiblement changé son alignement par rapport à Spica. Nicolas Copernic fit de nombreuses observations de Spica avec son triquetrum fait maison pour ses recherches sur la précession (les triquetrums étaient les instruments astronomiques les plus populaires jusqu'à l'invention du télescope, car il pouvait mesurer les angles avec une meilleure précision que l'astrolabe. Copernic décrit son utilisation dans le quatrième livre du De revolutionibus orbium coelestium (1543) sous le titre ‘Instrumenti parallactici constructio’. L'instrument était également été utilisé par Tycho Brahe au même siècle. Le triquetrum (dérivé du latin tri- ["trois"] et quetrum ["anglé"]) était le nom médiéval d'un ancien instrument astronomique décrit pour la première fois par Ptolémée dans l'Almageste. Aussi appelé « règle de Ptolémée », ce-dernier l’aurait utilisé pour déterminer la distance zénithale et la parallaxe de la Lune.
L'étoile est périodiquement occultée par la Lune et peut l'être par Mercure ou par Vénus. Les occultations de l'étoile par la Lune surviennent par séries. On compte deux séries d'occultations tous les 18 ans environ. La dernière série (janvier 2016) a débuté le 25 juillet 2012 12 pour s'achever le 27 décembre 2013. La dernière occultation de l'étoile par Vénus a eu lieu le 10 novembre 1783, la prochaine devant avoir lieu le 2 septembre 2197.
Spica est une binaire spectroscopique double ligne (cf infra) avec une orbite de quatre jours, et une variable ellipsoïdale rotative, car les deux composants du système sont proches et sans éclipses, et les étoiles sont mutuellement déformées par leur interaction gravitationnelle. Cet effet fait varier la magnitude apparente du système de 0,03 sur un intervalle correspondant à la période orbitale. Les deux étoiles tournent plus vite que leur période orbitale mutuelle. Ce manque de synchronisation et la grande ellipticité de leur orbite peuvent indiquer qu'il s'agit d'un système jeune. Au fil du temps, l'interaction mutuelle des marées de la paire peut conduire à une synchronisation de rotation et à une circularisation de l'orbite.
Spica est une variable polarimétrique, propriété mise en évidence pour la première fois en 2016. La majorité du signal polarimétrique est le résultat de la réflexion de la lumière d'une étoile sur l'autre (et vice versa). Les deux étoiles de Spica ont été les premières à avoir leur réflectivité (ou albédo géométrique) mesurée. Les albédos géométriques de Spica A et B sont respectivement de 3,61% et 1,36%, des valeurs faibles par rapport aux planètes.
La classification spectrale MK de Spica est généralement considérée comme une étoile de séquence principale de type B. Les types spectraux individuels des deux composants sont difficiles à attribuer avec précision, en particulier pour le secondaire en raison de l'effet Struve-Sahade. Le primaire est classé B1 III-IV le secondaire et B2V, mais les études ne concordent pas toutes.
L'effet Struve – Sahade (effet S – S) se produit dans un système d'étoiles binaires spectroscopiques à double ligne lorsque l’intensité des raies spectrales des composants varie pendant le mouvement orbital.
Un binaire spectroscopique est appelé double ligne lorsque les raies d'absorption des deux étoiles peuvent être observées avec un spectroscope. Lorsque chaque membre du système stellaire s'approche à tour de rôle de l'observateur, les raies d'absorption de cette étoile sont décalées vers l'extrémité bleue du spectre optique par effet Doppler. De même, lorsqu'une étoile s'éloigne, ses lignes sont décalées vers l'extrémité rouge du spectre. Chacune de ces raies d'absorption a une intensité caractéristique qui dépend des propriétés physiques de la photosphère. Il apparaît dans le cas de Spica un effet Struve – Sahade, qui se produit lorsque les raies deviennent anormalement plus faibles lorsque le spectre d'une étoile est décalé vers le rouge, et plus fort lorsqu'il est décalé vers le bleu, le plus visible dans la composante secondaire.
Cet effet est important parce qu’il remet en question les valeurs de paramètres tels que les rapports de masse et de luminosité dans les systèmes binaires spectroscopiques massifs. Plusieurs hypothèses ont été proposées pour expliquer cet effet, mais aucun modèle ne reproduit totalement les observations. En 1950, Struve a ainsi tenté d'expliquer l'effet comme la résultante de courants de gaz entraînés derrière l'étoile secondaire, provoquant son obscurcissement lorsque l'étoile s'éloignait. Puis en 1959, Jorge Sahade a produit un modèle où un courant gazeux s'étendait du composant primaire vers le composant secondaire, l'opacité de ce courant produisant un affaiblissement des raies d'absorption. L'effet est alors devenu connu sous le nom d'effet Struve – Sahade. En 1997, Gies et ses collègues ont fourni une explication alternative, arguant que la collision entre les vents stellaires des deux étoiles se traduisait par un choc d'étrave dévié par la force de Coriolis, le plaçant dans une position obscurcissante le long de la ligne de visée vers le secondaire.
Avec une classification stellaire de B1 III – IV, la classe de luminosité du primaire correspond au spectre d'une étoile située à mi-chemin entre une sous-géante et une géante. C'est une étoile massive de plus de 10 fois la masse du Soleil et de sept fois le rayon du Soleil et sa luminosité bolométrique est environ 20 500 fois celle du Soleil, soit neuf fois la luminosité de son compagnon. Le primaire est l'une des étoiles les plus proches du Soleil qui a une masse suffisante pour terminer sa vie dans une explosion de supernova de type II.
Enfin, la primaire est une variable Beta Cephei dont la luminosité varie sur une période de 0,1738 jour. Le spectre montre une variation de vitesse radiale avec la même période, indiquant que la surface de l'étoile pulse régulièrement vers l'extérieur puis se contracte. Cette étoile tourne rapidement, avec une vitesse de rotation de 199 km/s le long de l'équateur.
" Le pôle austral et les constellations qui l'environnent" vus par l'astronome allemand Johann Elert Bode (1747-1826) mais reproduites dans " Les étoiles et les curiosités du Ciel " de Camille Flammarion - 1882.
La Vierge, vue par l'astronome allemand Johann Elert Bode (1747-1826) en 1801. Sur 20 grandes gravures sur cuivre Bode a inclus plus de 17 000 étoiles, bien plus que n'importe quel atlas précédent. Il y a représenté plus de 100 constellations, contre 88 officiellement reconnues aujourd'hui. Certains qui sont apparus dans cet atlas pour la première fois, mais qui ne sont pas officiellement reconnus aujourd'hui, comprennent le chat, la presse à imprimer, le ballon Montgolfier et le générateur électrique (constellations alors récemment inventées par Hevelius et Lacaille). Bode avait également inclus 2 500 « nébuleuses », cataloguées par William Herschel.
Porrima
γ Virginis officiellement dénommée Porrima est un système binaire composé de deux étoiles de la séquence principale presque identiques situé à environ 38 années-lumière. En se fondant sur son rayonnement X - un indicateur de la force du champ magnétique stellaire – l’âge du système a été estimé à 1,14 milliard d'années.
Son nom traditionnel, officialisé en 2016 par l'UAI, dérive de la Rome antique : Porrima, également connue sous le nom d'Antevorta, était l'une des Camenae ou déesses de la prophétie. Dans le Catalogue des étoiles du Calendarium d'Al Achsasi Al Mouakket, cette étoile était désignée par Laouiyet al Aoua, qui a été traduite en latin par Angulus Latratoris, signifiant « l'angle de l'aboyeur », et elle formait avec Beta Virginis (Zavijava), Eta Virginis (Zaniah), Delta Virginis (Minelauva) et Epsilon Virginis (Vindemiatrix) l'astérisme de « L'Aboyeur », Al ʽAwwāʼ.
En chinois, elle s’appelait « La Deuxième Etoile Du Mur Gauche De L'enceinte Du Palais Suprême » (太微 左 垣 二, Tài Wēi Zuǒ Yuán èr), en référence à l’astérisme , 太微 左 垣 (Tài Wēi Zuǒ Yuán), qui signifie « Le Mur Gauche De L'enceinte Du Palais Suprême », composé de Gamma Virginis, Eta Virginis, Delta Virginis, Epsilon Virginis et Alpha Comae Berenices. « La Deuxième Etoile Du Mur Gauche De L'enceinte Du Palais Suprême » représentait 東 上相 (Dōngshǎngxiāng), « Le premier Ministre de l'Est » (signifiant aussi « le Haut Ministre d'État »)
Les deux étoiles sont de magnitudes apparentes presque égales de 3,65 et 3,56 et de type spectral F0V. Avec une période orbitale de 168,93 ans, c'était un objet facilement accessible aux astronomes amateurs jusqu'au début des années 1990, mais dans les années 2000, la plus petite distance apparente entre les étoiles nécessitait un télescope plus grand ou des techniques spéciales telles que l'interférométrie ou de l’optique adaptative pour résoudre les deux composants individuellement. La dernière fois que les deux composants étaient en périastre est survenue en 1836. La distance est de nouveau assez grande depuis le début de 2020 pour être vue avec un petit télescope. Le système stellaire a une magnitude apparente combinée de 2,9.
Gamma Virginis est à 2,8 degrés au nord de l'écliptique, il peut donc être occulté par la Lune et (rarement) par les planètes.
Vindemiatrix
ε Virginis, officiellement nommée Vindemiatrix en 2016, est une étoile de magnitude visuelle apparente de +2,8, située à environ 109,6 années-lumière (33,6 parsecs).
Vindemiatrix (ou Vindemiator) est une translittération du grec au latin vindemiatrix, vindemiator signifiant « la vendangeuse ». Ses autres noms médiévaux étaient Almuredin, Alaraph, Provindemiator, Protrigetrix et Protrygetor. Cette étoile formait, avec Beta Virginis (Zavijava), Gamma Virginis (Porrima), Eta Virginis (Zaniah) et Delta Virginis (Minelauva), l'astérisme de « L'Aboyeur », Al ʽAwwāʼ.
En chinois, elle était nommée « La Quatrième Etoile Du Mur Gauche De L'enceinte Du Palais Suprême » (太微 左 垣 四, Tài Wēi Zuǒ Yuán sì) au sein de l’astérisme 太微 左 垣 (Tài Wēi Zuǒ Yuán), qui signifie « Le Mur Gauche De L'enceinte Du Palais Suprême », un astérisme composé d'Epsilon Virginis, Eta Virginis, Gamma Virginis, Delta Virginis et Alpha Comae Berenices. ε Virginis représente 東 次 將 (Dōngcìjiāng), « Le Deuxième général oriental ».
Vindemiatrix est une étoile géante de classification stellaire G8 III. De 2,6 fois la masse du Soleil, elle a atteint un stade de son évolution où l'hydrogène en son cœur est épuisé et elle s'est étendue à plus de dix fois la circonférence du Soleil avec un rayonnement d’environ 77 fois la luminosité du Soleil. Sa température de surface effective est de 5 086 K, ce qui lui donne la couleur jaune des étoiles de type G. Depuis 1943, le spectre de cette étoile a servi de point d'ancrage stable.
Cette étoile est probablement un élément de la population du disque mince galactique, dont l'orbite ne s'écarte pas de plus de 60 pc (200 AL) du plan galactique.
La constellation de la Vierge sur le Globe Céleste de Mercator de 1551 (Collection d'Harvard)
Heze
ζ Virginis, officiellement nommée Heze en 2016 par l’UAI, est une binaire de magnitude visuelle apparente de +3,376 située à environ un demi-degré au sud de l'équateur céleste distante d'environ 74 années-lumière (23 parsecs). Ses deux composantes sont désignées Zeta Virginis A (officiellement nommée Heze) et B.
Zeta Virginis a été appelée Heze d'après une publication de 1951, l’Atlas Coeli (le Skalnate Pleso Atlas of the Heavens), de l'astronome tchèque Antonín Bečvář mais dont l’origine du nom est inconnue. En chinois, ζ Virginis était appelée « la Deuxième Etoile de la Corne » (角 宿 二, Jiǎo Xiù èr), en référence à 角 宿 (Jiǎo Xiù), l’astérisme de « La Corne » composé de ζ Virginis et de Spica.
Le primaire, ζ Virginis A, est une étoile de la séquence principale de classe spectrale A3 V, indiquant qu'elle génère de l'énergie grâce à la fusion nucléaire de l'hydrogène en son cœur. Cette énergie est rayonnée à une température effective de 8 247 K à sa surface, lui donnant la teinte blanche d'une étoile de type A. Elle fait deux fois la masse du Soleil et le double de son rayon du Soleil. Son âge est estimé à environ un demi-milliard d'années.
Son compagnon a été mis en évidence en 2010. De faible masse, sa découverte récente fait qu’il manque d’éléments d’observation pour déterminer ses éléments orbitaux précis. Son orbite moyenne est estimée à au moins 24,9 UA avec une excentricité orbitale de 0,16 ou plus et une période orbitale d'au moins 124 ans. Ce compagnon semble être une étoile naine rouge, ce qui expliquerait le flux de rayons X observé à partir du système.
Minelauva
δ Virginis, officiellement nommée Minelauva en 2016 par l’UAI, est une étoile de magnitude visuelle apparente de 3,4 située à une distance d'environ 198 années-lumière (61 parsecs).
Ses noms traditionnels et médiévaux Auva et Minelauva proviennent d’une translittération de l'arabe من العواء min al-ʽawwāʼ, signifiant « du manoir lunaire de ʽawwaʼ » (sens inconnu). Elle faisait partie, avec Beta Virginis (Zavijava), Gamma Virginis (Porrima), Eta Virginis (Zaniah) et Epsilon Virginis (Vindemiatrix), de l’astérisme Al ʽAwwāʼ, « L’Aboyeur ». En chinois, son nom était « La Troisième Etoile du Mur Gauche de l'Enceinte du Palais Suprême » (太微 左 垣 三, Tài Wēi Zuǒ Yuán sān ) en référence à 太微 左 垣 (Tài Wēi Zuǒ Yuán), l’astérisme du « Mur Gauche De L'enceinte Du Palais Suprême »,un astérisme composé de Delta Virginis, Eta Virginis, Gamma Virginis, Epsilon Virginis et Alpha Comae Berenices. Elle représentait plus spécifiquement 東 次 相 (Dōngcìxiāng), le « Deuxième Ministre de l'Est ».
δ Virginis est une géante rouge de classification spectrale M3 III, Elle présente un rayon 48 fois supérieur à celui du Soleil et fait 1,4 fois sa masse. Sa luminosité est de 468 fois celle du Soleil, avec une énergie rayonnée à partir d'une atmosphère externe relativement froide, présentant une température effective de près de 4 000 K. ce qui lui donne la lueur rouge-orangée des étoiles de type M.
L'enveloppe externe de l’étoile subit des pulsations de type variables semi-régulières et sa luminosité varie des magnitudes +3,32 à +3,40 avec des variabilités sur plusieurs périodes de pulsation (périodes de 13,0, 17,2, 25,6, 110,1 et 125,8 jours). Il s'agit d'une étoile à grande cinétique avec une vitesse relative de plus de 30 km/s par rapport au mouvement moyen des autres étoiles à proximité.
Minelauva est potentiellement une binaire , car une naine K de 11ème magnitude à une séparation angulaire de 80 secondes d'arc pourrait avoir une période orbitale de plus de 200 000 ans autour d'elle, mais cette hypothèse reste à confirmer.
"Virgo", planche 21 du Miroir d'Uranie, un ensemble de cartes célestes accompagnées d'un traité familier d'astronomie par Jehoshaphat Aspin. Londres. Carte astronomique, tirage sur carton. 1825. Eau-forte, coloriée à la main.
Essaims Météoritiques de la Vierge
Les Virginides sont une pluie de météoroïdes qui regroupent de nombreux essaims de météoroïdes majeurs et mineurs incluant les Alpha Virginides , les Gamma Virginides, les Eta Virginides, les Theta Virginides, les Iota Virginides, les Lambda Virginides, les Mu Virginides, les Pi Virginides, les Psi Virginides et les Virginides de mars, radiant principalement de la constellation de la Vierge entre février et mai. Dans sa globalité, les Virginides durent de fin janvier à mi-avril / début mai, culminant en mars et avril, avec un taux horaires de 1 à 2 météores par heure en moyenne. Le radiant principal se déplace vers le sud-est du Lion à la fin de janvier puis vers le centre de la Vierge vers Spica.
Comme d'autres essaims situés près de l'écliptique, les Virginides possèdent de nombreux radiants successifs. Il s'agit vraisemblablement d'un très vieil essaim qui s'est scindé en plusieurs zones plus ou moins riches en poussières, vraisemblablement en raison des perturbations gravitationnelles exercées par les planètes.
Si le nombre d'étoiles filantes des Virginides n'est jamais très important (ZHR de 5 météoroïdes par heure), elles sont en revanche souvent très brillantes, avec parfois des bolides de magnitude -4, et peuvent laissent de belles traînées perceptibles pendant plusieurs secondes, voire plusieurs minutes aux jumelles.
Les étoiles filantes des Virginides (VIR) ont une vitesse d'environ 30 km par seconde. Le radiant au moment du maximum est à proximité de l'étoile thêta Virginis.
alpha Virginides
Les Alpha Virginides se produisent entre le 10 mars et le 6 mai, culminant entre le 7 avril et le 18 avril, avec cinq à dix météoroïdes par heure. Ils ont été détectés pour la première fois en 1895.
gamma Virginides
Les Gamma Virginides Nord et Sud sont un flux de météoroïdes mineur à déplacement lent, bien que les Virginides Gamma de Mai et les Virginides Gamma de Jour se déplacent plus rapidement. Les sources des flux des Gamma Virginides Nord et Sud sont 2002 FC et 2003 BD44, respectivement. Elles s'étendent généralement du 5 au 21 avril, culminant le 14 et le 15 avril, avec moins de cinq météoroïdes par heure. Elles ont été découvertes pour la première fois en 1895.
Eta Virginides
Les Eta Virginids se produisent entre le 24 février et le 27 mars, culminant autour du 18 mars avec un à deux météoroïdes seulement par heure. La pluie a été détectée pour la première fois en 1961.
thêta Virginides
Les Thêta Virginides se produisent entre le 10 mars et le 21 avril, avec un pic vers le 20 mars, avec un à trois météoroïdes seulement par heure. La pluie a été observée pour la première fois en 1850 et identifiée en 1948.
Iota Virginides
Les Iota Virginides sont un petit jet de pluie de météoroïdes de jour.
Lambda Virginides
Les Lambda Virginides sont une pluie faible de météoroïdes.
Mu Virginides
Les Mu Virginides sont une petite pluie de météoroïdes, visible en avril et début mai. La pluie dure généralement du 1er avril au 12 mai, culminant autour du 24 avril au 25 avril. Son rayonnement est proche de la Balance, culminant avec sept à dix météoroïdes par heure.
Pi Virginides
Les Pi Virginides se produisent entre le 13 février et le 8 avril, avec un pic entre le 3 mars et le 9 mars, avec deux à cinq météoroïdes par heure. La pluie a été observée pour la première fois en 1908 et identifiée en 1948.
psi Virginides
Les Psi Virginides sont une pluie de météoroïdes diurne de faible intensité.
Virginides de mars
Les Virginides de mars sont une petite pluie de météoroïdes. Il semble que la source des Virginides de mars du Nord soit 1998 SJ70. Les Beta Leonids, d'une durée du 14 février au 25 avril, culminant autour du 20 mars avec trois à quatre météoroïdes par heure, ont également été appelés les "Virginides de mars".
Roger Sinnott & Rick Fienberg, Sky and Telescopes
Page créée le 27/11/2020